La Croix-Rousse, Patrimoine Mondial de l’UNESCO

Poursuivons notre cycle de présentation des quartiers lyonnais classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, avec la colline de la Croix-Rousse !

croix rousse team building
©lyonsecretdefense

Nouveau quartier bobo, en réhabilitation, quartier des Canuts, des révoltes, de la Résistance, bien des images viennent en tête à l’évocation de ce quartier. Mais loin d’être unique, il est pluriel, multiple, hétérogène et multiculturel.

 UN PEU D’HISTOIRE

La Croix-Rousse est le quartier le plus au nord du périmètre UNESCO. Situé au nord de la Presqu’île, la Croix-Rousse présente deux visages : les pentes et le plateau !  Seules les pentes sont aujourd’hui intégrées au périmètre UNESCO, mais le plateau ne manque pas d’intérêt !!

L’ANTIQUITÉ GALLO-ROMAINE

Le bas ouest des pentes de la Croix-Rousse fut occupé avant l’arrivée des Romains par un bourg gaulois déjà relativement important : Condate.

C’est au-dessus de ce bourg gaulois que fut installé, en 10 avant notre ère, un sanctuaire fédéral qui réunissait chaque année le 1er août l’ensemble des représentants des Trois Gaules, soit soixante nations gauloises. L’élément le plus marquant de ce sanctuaire était l’amphithéâtre, encore très partiellement visible.

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Restitution par Jean-Baptiste Golvin

MOYEN AGE

Les IV° et V° siècles de notre ère vont connaître de nombreux troubles : nombreuses invasions, déstabilisation politique, chute de l’Empire romain, problèmes économiques, etc. Lyon, jusque-là établie sur les plateaux des collines de Fourvière et de la Croix Rousse, se replie dans le quartier du Vieux Lyon (voir l’article de la semaine dernière). Et ainsi les bâtiments gallo-romains tombent dans l’oubli et la ruine.

Pour les siècles qui suivent, les données historiques sont manquantes et souvent parcellaires.

Un certain nombre de monastères s’implantent sur les pentes : religieuses de la Déserte, les Chartreux, les Clarisses, les Bénédictines, les Bernardines, les Collinettes, les Ursulines, les Carmélites, les Oratoriens, les Capucins, les Annonciades, les Feuillants, et les Augustins réformés, etc.

Outre leurs bâtiments, ils possèdent de vastes domaines qu’ils couvrent de vignes et de cultures maraîchères.  La Croix Rousse est alors « la colline qui prie ».

DE LA RENAISSANCE A LA RÉVOLUTION

Petit à petit, le plateau s’urbanise lui-aussi et voit s’installer une commune qui restera indépendante de Lyon pendant un certain temps. En 1512, cette commune va se voir séparer des pentes et du reste de Lyon par un rempart initié par le roi Louis XII. Les triangles formés par les défenses de ce rempart sont encore visibles dans la disposition des places et des rues du plateau. Dès lors, les pentes font partie de la ville de Lyon.

Entre le XVI° et le XVIII° siècle, le commerce commence à occuper une part de plus en plus importante sur les pentes, et ce grâce à la renaissance économique de Lyon, favorisé par les foires autorisées par les rois de France.

La Grande-Côte devient alors un axe majeur des pentes. De 1500 à 1560, elle passa de 4 à 114 maisons ! Beaucoup de ces maisons furent construites en pisé.

DE LA RÉVOLUTION A L’INSTALLATION DES CANUTS

De 1793 à 1852, la Croix-Rousse vécut des moments difficiles. L’ensemble des monastères furent déclarés biens nationaux et furent vendus.

C’est alors que d’importantes transformations immobilières eurent lieu : les maîtres-fabricants de soie, jusque-là, installés dans le Vieux Lyon, voient l’apparition d’un nouveau métier à tisser : le métier développé par Joseph-Marie Jacquard. Problème majeur : ce métier est particulièrement haut et ne passe plus sous les plafonds bas du Vieux-Lyon.

Jacquard présentant son métier à tisser à Napoléon

soie lyon croix-rousse

Décision est alors prise de s’installer sur les pentes de la Croix-Rousse. Ainsi furent détruits les monastères et furent élevés à partir de 1818 des immeubles d’une grande homogénéité et d’une architecture d’usine, prévue pour accueillir les métiers à tisser, les ouvriers de la soie et leurs familles. Et dès lors la colline qui prie devint « la colline qui travaille » et le BISTANCLAQUEPAN commença à résonner.

A partir de 1831, la situation des ouvriers de la soie, bientôt appelé « Canuts », devient de plus en plus précaire dans une situation d’industrie textile peu favorable. Les ouvriers de la soie demandent le maintien de leurs revenus, constamment en baisse. C’est alors leur première révolte. Elle fut très sévèrement réprimée. Ce qui n’empêcha pas une deuxième révolte en 1834, puis encore une autre en 1848 et 1849. 30.000 Canuts vivent alors sur les pentes.

En 1852, la commune de la Croix-Rousse est elle-aussi rattachée à la commune de Lyon, près de 340 ans après les pentes. Dès lors, elle va bénéficier de nombreuses améliorations : hôpitaux, le funiculaire en 1863, distribution d’eau, éclairage, écoles.

LES XX° ET XXI° SIÈCLES

Important lieu de Résistance pendant la Seconde guerre mondiale, le quartier conserve alors toujours l’esprit rebelle des canuts !

Mais au déclin du tissage dans les années 1960, le quartier se paupérise et devient insalubre.

Vingt ans plus tard, la Ville prend en charge sa réhabilitation et réaménage les bâtiments, attirant ainsi une population plus jeune, plus aisée et tournée vers une plus grande pratique culturelle.

L’esprit ouvrier cède petit à petit la place aux artistes. Partout le street art s’affiche dans les rues et vient compléter les fresques « officielles ». Galeries, boutiques de créateurs, verriers, s’installent.

Le quartier préserve son esprit « village » : marché quotidien, nombreux commerces de bouche à la bonne réputation locale voire internationale, et bien d’autres…

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