Tantôt "montée de la grande côte", "grande côte", "grand'côte". Peu importe comment vous l'écrivez, tout lyonnais.e ou touristes de passage dans notre ville l'emprunte tôt ou tard pour rallier la Presqu'île au plateau de la Croix-Rousse. ZOOM SUR la Grande Côte!
Pour découvrir la Grande Côte sur les pentes de la colline de la Croix-Rousse, à Lyon participez à une de nos enquêtes – murder party, game of code, escape game outdoor et speed quest – en team building, en famille ou en EVJF/EVG !
Localiser la Grande Côte
Située non loin de l’Amphithéâtre des 3 Gaules (en tout cas, ce qu’il en reste!), la montée de la Grande Côte se situe sur les pentes de la Croix-Rousse. Sur sa partie basse, elle débute rue Burdeau et se termine au niveau de la rue des Pierres Plantées sur sa partie haute.
Elle est depuis longtemps l’une des voies d’accès principales pour relier le bas des pentes au plateau de la Croix-Rousse. A l’époque où la colline se nommait encore montagne Saint-Sébastien, la montée se nommait donc de même. Elle semble prendre son appellation actuelle au XVI° siècle au moment même où la colline devient la Croix-Rousse.
Mais pourquoi dit on « montée de la Grande Côte »? Et bien c’est une tradition lyonnaise. En parler lyonnais, dès que nous avons une rue en pente qui relie le bas et le haut d’une colline, on l’appelle montée, comme la montée des Chazeaux ou encore la montée du Gourguillon.
Laissez vous conter la Grande Côte
Une montée « hors ville »
Au cours du Moyen-âge, Lyon est ceinturée de remparts. Au nord de la Presqu’île, le rempart était doté de 3 portes qui donnaient accès à 3 montées pour gagner le plateau de la Croix-Rousse. La montée Saint Sébastien, actuelle Grande Côte, était gardée par la porte Saint-Marcel au sud (non loin de l’hôtel de forez) et la porte Saint-Sébastien au nord au niveau du rempart du plateau. Vous pouvez voir ces 2 portes et le rempart sur l’extrait du plan scénographique de 1550 ci-dessous.
Sur ce plan, vous pouvez d’ailleurs constater que les pentes étaient essentiellement recouvertes de végétation. La montée, quant à elle, bordée de plusieurs maisons. Faisons un saut dans le temps. En 1500, on ne dénombre que 4 maisons le long de la montée Saint-Sébastien, situées tout en bas de la rue. Puis les sœurs de la Déserte, dont vous pouvez repérer le monastère sur le plan ci-dessous, ayant des difficultés financières, lotissent des terrains appartenant à leur couvent, qui deviendront les maisons au sud-ouest de la Grande-Côte. Ce type d’opération sera répété plusieurs fois dans les années qui suivent. En 1560, l’on dénombre ainsi déjà 114 maisons ! Revenons au plan scénographique de 1550. Il nous montre déjà l’extension de la ville en direction de la Croix-Rousse en particulier le long de la Grande-Côte.
Dès le début du XVIe siècle, Lyon connaît un renouveau économique notamment grâce aux foires. La Grande-Côte devient alors un axe majeur. Et les constructions fleurissent. Tant et si bien que les pentes furent rattachées à Lyon en 1512.
Création des bâtiments
Les bâtis en pisé
Essentiellement construits donc au XVI° siècle (de4 à 114 bâtiments en 60 ans) , les bâtiments de la Grande Côte sont à l’origine très homogènes:
- des parcelles étroites
- perpendiculaires à la montée
- destinées aux artisans, commerçants, hôteliers
- des bâtiments construits en pisé
- mitoyens
- avec une élévation de 3 à 4 étages
Puis au cours des XVII° et XVIII° siècles, les bâtiments s’homogénéisent également dans leur organisation: des boutiques au rez-de-chaussée, une pièce attenante, et une à deux chambres à chaque niveau.
L’arrivée des Canuts
Puis les choses changèrent. En effet, en 1769, la construction de la route reliant Lyon à la Bresse met fin au monopole de la Grande Côte pour le trafic des marchandises. Elle marque également l’avènement du développement des industries de tissages dans le quartier de la Croix-Rousse. Ainsi, une partie des bâtiments du XVI° siècle sont remplacés par des immeubles canuts du XIX° siècle. La Grande Côte affiche depuis un visage double que vous pourrez admirer.
Outre la présence de bâtiments liés au travail des Canuts, la montée de la Grande Côte a aussi tragiquement assisté à leur révolte. En effet, les Canuts, regroupés derrière le drapeau noir et la devise « vivre en travaillant ou mourir en combattant », sont descendus par la Grande Côte pour aller occuper la mairie lors des deux révoltes le 21 novembre 1831 et le 14 février 1834. Lors de la première révolte, les gardes nationaux les attendaient en bas de la Grande Côte à l’angle de la rue Leynaud. Ils ont alors ouvert le feu, tuant quatre canuts et déclenchant l’insurrection.
La fin du XX° siècle
Le XX° siècle marque une période de crise de l’industrie textile et de délabrement pour toute la Croix-Rousse. La Grande Côte n’y échappe malheureusement pas. A la fin du XX° siècle, la Ville entreprend une politique de renouvellement urbain pour les pentes. Si pour nombre de bâtiments, cela permit une vraie restauration, pour la Grande Côte, cela marqua la destruction de plus de 8.000m² de bâtiments sur la partie supérieure de la montée. Certains dataient du XVI° siècle. Cet espace ainsi libéré fut aménagé en jardin.
Le projet de ce jardin voit le jour en 1975 avec l’aménagement d’une première esplanade et d’une fontaine. Mais ce premier ensemble se dégrade très rapidement. Un nouveau projet est donc créé entre 1999 et 2004. Il donne naissance à l’ensemble que vous pouvez aujourd’hui découvrir. Ce jardin est planté de muriers – noirs, blancs, à feuilles de platane et à papier -, symbole de l’activité de la soie sur la Croix-Rousse.
La Pantoufle de Berliet
Enfin, nous aimerions vous parler d’un événement un peu drôle mais significatif dont la Grande Côte fut témoin. En 1895, le jeune Marius Berliet met au point sa première automobile, la Pantoufle, dans la propriété familiale de la Croix-Rousse. Il réalise plusieurs de ses essais dans la montée de la Grande Côte, mais la voiture fini sa course dans la vitrine d’un charcutier.
Le jour du test, le moteur s’étouffe d’un coup. La « Pantoufle » est engagée dans la Grand-Côte. Il se stabilise un instant… puis commence à reculer en prenant de la vitesse. Marius tente fébrilement d’actionner le frein, sans succès. Il hurle aux passants : « Attention ! Au secours, je ne peux pas m’arrêter !». Les femmes poussent des cris de frayeur, les enfants se sauvent prestement et laissent passer l’automobile devenue incontrôlable.
La course folle se finit dans la vitrine d’un charcutier qui vole en éclats sous le choc. Constatant les dégâts, le père de Marius, furieux et moqueur à la fois, s’exclame : « elle en fait du bazar cette Pantoufle ! Tu te débrouilles comme un pied, mon pauvre Marius ! » Et pourtant ce fut le début d’une grande entreprise automobile!
Enquêtez au cœur de la Croix Rousse
Envie de découvrir la Croix-Rousse? Depuis le plateau et en débaroulant les pentes, venez participer à notre escape game outdoor « le Mot de Passe »! Un véritable escape game outdoor ouvert aux Team Building, aux EVJF/EVG et aux familles!
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