|ZOOM SUR: la Place Bellecour|

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Si la basilique de Fourvière est sans doute le bâtiment emblématique de la ville, la place Bellecour est son pendant "place". Habitant du Grand Lyon ou Touriste de passage, elle est la place incontournable que vous arpenterez dans notre belle ville! Zoom sur une place unique en son genre!

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Petite histoire d’une grande place

Commençons cet article par un petit tour de l’histoire de cette place. Impossible de faire l’impasse sur sa localisation: en effet, Bellecour est idéalement située entre le Rhône et la Saône, traversant de part en part la Presqu’île. Mais la place Bellecour est aussi l’une des plus grandes places d’Europe. Elle a pourtant longtemps été un espace naturel, alors qu’aujourd’hui elle est plutôt connue pour son côté minéral!

La place Bella curtis du Moyen-âge

Remontons donc dans le temps, à l’époque où Bellecour n’est pas encore Bellecour. Au Moyen-âge, la place n’est encore que prairies et marécages. Ils sont souvent envahis par des débordements des deux cours d’eau. Le sol appartient alors aux moines d’Ainay. Au XIIème siècle, on retrouve en cet endroit une vigne semblant appartenir à l’archevêque de Lyon. Ce « beau jardin« , « belle curtis » en latin, donnera le nom « Bellecour ».

En 1218, Jean de Varey, seigneur de Chatillon-d’Azergues achètent les terrains. Ils finissent à l’abandon, envahis par un marécage. En 1369, Jean Le Viste les acquiert à son tour. Survient alors un vide dans les archives que nous n’avons pas réussi à combler.

Pour autant, le terrain reste en l’état puisque sur le plan scénographique de 1550, visible ci-dessous, la place n’existe toujours pas. L’espace est représentée avec des arbres. 

Plan scénographique de Lyon vers 1550 (détail) – Archives municipales de Lyon

Les débuts de la place publique

Faisons un bond dans le temps. Nous voici à l’époque des Guerres de Religion. Le baron des Adrets, prétendant agir au nom du roi, s’empare de Bellecour pour en faire une place d’armes, en 1562. Il y installe son camp d’artillerie en 1557. Le lieu prend le nom de « pré de Bellecour ».

Après le départ des troupes du Baron des Adrets, la place est, de nouveau, livrée à elle-même, ou plutôt, aux herbes qui y poussent avec bonheur. Et ce jusqu’en 1600. Henri IV décide alors de les faire faucher au moment de sa venue à Lyon pour son mariage avec Marie de Médicis en décembre 1600.

Il juge ainsi par lui-même que Bellecour est nécessaire à l’ornement de la ville, à la commodité de ses habitants aussi bien qu’au service de l’État. Il demande alors au Consulat, (ancêtre du pouvoir municipal), de racheter cet espace de 6 hectares pour en faire une place publique. La transaction est finalisée en 1604. Néanmoins, ce ne sera qu’un siècle plus tard que sa dimension royale s’affirmera sous l’impulsion de Louis XIV.

Mais une place publique qui fait débat

Les choses semblaient enfin bien engagées pour la place me direz vous, mais que nenni! Des procédures embrouillées et longues aboutirent, après environ un demi-siècle, à deux actes importants, qui constituent encore aujourd’hui le « statut » de Bellecour :

  • l’ordonnance royale du 28 décembre 1658 confirme le statut de place publique : « aux prévôts des marchands et échevins de la ville de Lyon la propriété, possession et jouissance de ladite place, fief et tènement de Bellecour…Ainsi nous voulons que ladite place, fief et tènement de Bellecour, soient incommutablement et pour toujours destinés aux usages publics et commodité de la ville, sans que l’on puisse y bâtir ni maison ni autres édifices pour le public ou les particuliers, ni même pour quelque usage que ce puisse être ».
  • le contrat passé le 30 novembre 1661 entre le Consulat et le sieur Perrachon de Saint Maurice : il concédait les droits de construction autour de la place et confirmait le caractère intangible de celle-ci.

Aménagements de la Place Bellecour

A présent que nous avons réussi à tracer les débuts tumultueux de Bellecour, observons les divers aménagements que la place a connu!

Les premiers aménagements : 1609

L’aménagement de la place commença en 1609 : 300 tilleuls furent plantés. La place est alors à dominante verte avec ses pelouses à l’ombre des tilleuls. Pourtant Bellecour se transforme rapidement en marécage lors de la moindre pluie. En 1643, le Consulat décide donc d’imposer un passage en croix afin de pouvoir traverser la place sans se mouiller. L’idée va rester : c’est le début des allées diagonales qui se croisent en plusieurs points comme on peut le voir sur la photo et la gravure ci-dessous.

Place Bellecour avant 1789 (archives de Lyon 118ph13_4)

Le XVIIIème siècle : la physionomie actuelle

Voyons ce qu’est Bellecour aujourd’hui. Son aménagement résulte d’une longue succession d’installations et de désinstallations:

  • au centre, inratable, vous trouverez la statue équestre de Louis XIV désormais seul. Mais il y a encore peu, il était accompagné du Rhône et de la Saône. Ces deux dernières ont quitté définitivement la place en 2021. Louis XIV la quittera prochainement pour une restauration avant, nous l’espérons, son retour.
  • Les fontaines de la place Bellecour : plusieurs aménagements sont réalisés autour de Louis XIV, dont quatre gigantesques fontaines. C’est cet aménagement de la place Louis le Grand (dénommée ainsi en hommage à Louis XIV), pour des questions de prestige, qui va pousser le Consulat à agir une nouvelle fois dans le domaine de l’alimentation en eau de la ville. L’enjeu est d’importance. Il s’agit non seulement d’approvisionner les fontaines, mais aussi d’alimenter les habitants des immeubles dont les façades de Robert de Cotte, lui confèrent son caractère monumental. 
  • les immeubles aux façades monumentales: des immeubles aux façades monumentales, élevées par Robert de Cotte, encadrèrent la place (1713-1726).

L’évolution de la place aux XIX et XX siècles

Comme vous allez le découvrir, la situation de la place se complique au moment de la Révolution. Lyon demeurait royaliste est assiégée par la Convention pendant la Terreur. La Ville subit alors de nombreuses destructions dont certains bâtiments conservent les traces. En 1793, la Convention remporte la bataille. Lyon cède et la  destruction des façades de Bellecour est lancée. La place devient littéralement un champ de pierres. Il faudra attendre Napoléon en 1806 pour voir la reconstruction des façades dans le style que nous connaissons aujourd’hui.

Depuis la place a malheureusement continué à subir de nombreuses  atteintes :

  • Durant la révolte des Canuts en 1834, les tilleuls sont en partie détruits par les bombardements, quand ils ne servent pas à monter des barricades. Ils sont remplacés en 1848 par des marronniers.
  • En 1845, certains proposent d’installer une gare sur la place. Un projet refusé catégoriquement lors du conseil municipal du 20 février 1845 au profit de Perrache
  • construction, en 1857, de deux pavillons servant de postes de garde et de café (aujourd’hui Office de Tourisme et Maison de Lyon) ;
  • les bassins et fontaines sous les marronniers furent construits en même temps.
  • Un kiosque à musique, réclamé dès 1866, s’installe en 1870 (démoli le 26 mai 1872) ;
  • un kiosque pour le service des tramways, autorisé en 1909, s’installe en 1913 (démoli en 1957).
  • Enfin atteinte beaucoup plus importante, un parking souterrain fût inauguré le 27 novembre 1967, modifiant l’aspect de la place, que le métro (28 avril 1978), au contraire, a peu touché.

Tous ces bouleversements ont donc changé l’aspect d’origine voulu sur cette place. 

La Place Bellecour aujourd’hui

Mais alors qu’en est-il de la place aujourd’hui? Bellecour est, à l’heure actuelle, la place la plus importante de Lyon et la quatrième plus grande place de France avec une taille de 310 par 200 mètres, soit environ 62.000 m². Ses dimensions dépassent celles du Zocalo de Mexico (44.160 m²) et de la place Rouge de Moscou (23.100m²). 

Pour terminer cet article, parcourons les aménagements qui ont été fait depuis une petite dizaine d’années. Depuis mi 2010, d’importants travaux d’embellissement sont en effet entrepris. Le mauvais état sanitaire des marronniers et les dégradations successives ont conduit la Ville à repenser cet espace dans son ensemble, à travers un projet de recomposition générale ambitieux et s’inscrivant dans la durée. Les marronniers ont donc disparu au profit de tilleuls et merisiers, ce qui permet, en outre, de revenir à l’aspect d’origine de la place. D’autre part, l’ensemble de la partie Sud de la place est entièrement repensée. Elle offre de nouveaux espaces d’activités pour les habitants et touristes:

  • une promenade arborée
  • des bassins restaurés
  • des parterres fleuris
  • des jeux pour enfants
  • des kiosques
place bellecour
Avant 2010 ©Architecturion
place bellecour
Plan de l'aménagement ©Architecturion
place bellecour
Après 2010 ©Architecturion

Mais si la partie sud de la place retrouve de la vie, la partie nord a plus que jamais besoin de nouveaux aménagements:

  • la statue de Louis XIV est ceinturée de palissages pour ne plus être approchée,
  • les statues du Rhône et de la Saône sont parties,
  • le sable ocre se soulève au moindre coup de vent.

Cet espace central est déserté au profit des espaces végétalisés au sud. La place fait grise mine. Et si Bellecour devenait végétale? Alors qu’en pensez-vous? Attirant non?

place bellecour
Projet présenté en 2020 par David Kimelfeld, candidat à la mairie

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