A l'extrémité nord de la Presqu'île lyonnaise, au pied des pentes de la Croix-Rousse, la Place des Terreaux est, sans nul doute, l'une des places les plus emblématiques de la ville. Mais connaissez-vous son histoire? Zoom sur cette place iconique...
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Géographie de la place des Terreaux
Débutons par quelques petits repères géographiques. Pour découvrir la place des Terreaux, rendez-vous tout au au nord de la Presqu’île, entre Rhône et Saône.
Vous découvrirez alors que la Place des Terreaux est bordée:
- de l’Hôtel de Ville à l’est
- au sud par l’actuel musée des Beaux-Arts et son jardin
- par la fontaine Bartholdi au nord.
Petite histoire d’une grande place
Commençons par comprendre l’origine même du nom de cette place.
Un fossé
Etymologiquement, le nom « Terreaux » vient, semble-t-il, du latin « Terralia » signifiant fossé. Fossé? En effet, jusqu’au XVIe siècle, cet espace était situé en dehors des remparts de la ville. Des fossés marécageux s’étendent là, dus à la présence d’un canal reliant la Saône, au niveau de l’actuel pont de la Feuillée, au Rhône. Le nom de la place semble donc logiquement rappeler la présence de ce fossé.
Dans la première moitié du XVIe siècle, on inclut alors le site de l’actuelle place des Terreaux dans l’enceinte de la ville. Ainsi, en 1512, Louis XII repousse le mur de clôture existant vers la colline de la Croix-Rousse (alors nommée colline Saint-Sébastien). Ainsi, le rempart se déplace jusqu’au niveau du tracé de l’actuel boulevard de la Croix-Rousse. Ce nouveau rempart est d’ailleurs bien visible sur le plan scénographique de 1550, surligné en rouge ci-dessous, tandis que l’ancien fossé est en bleu pâle.
Les débuts de la place
La Ville envisage la création d’une place en 1559. Pour cela, elle achète des terrains appartenant au religieux du Palais Saint-Pierre (actuel musée des Beaux-Arts). Dès lors, la place des Terreaux va peu à peu prendre une place prépondérante dans la vie des Lyonnais. Le lieu est donc assaini, les fossés sont comblés.
D’autre part, à partir de 1576 et jusqu’à la construction de l’Hôtel de Ville au XVIIe siècle, la place abrite un immense marché au porc. Puis un cimetière protestant prendra place, un temps, ici. Elle est également utilisée par les Jésuites, dit-on, pour l’observation du ciel, ceci jusqu’à la création de l’observatoire du Collège. La place est aussi le lieu témoin d’exécutions publiques. Des noms célèbres perdent donc la tête en ce lieu. Parmi eux, le beau Cinq-Mars favori de Louis XIII et son ami François-Auguste de Thou, accusés d’avoir comploté contre Richelieu, sont exécutés le 22 septembre 1642 en présence du cardinal, évêque de Lyon.
En 1646, les consuls décident la construction d’un nouvel Hôtel de Ville à l’est de la place. Ils confient cette mission à l’architecte lyonnais Simon Maupin. Ainsi, en 1672, Lyon possède enfin un édifice digne des ambitions du pouvoir en place. Mais les incendies et les évènements politiques auxquels l’Hôtel de Ville est intimement lié, vont entraîner de nombreuses destructions et donc plusieurs chantiers de restauration. Bien que la place des Terreaux soit déjà inscrite dans la vie des Lyonnais comme lieu de rassemblement, la construction de cet Hôtel de Ville va donner à la place un rôle phare dans la vie politique, publique et culturelle de la Ville.
Une place centrale
À partir du XVIIIe siècle, cette vaste place avoisinant les 7.000 m², prend progressivement le rôle de pôle central de Lyon. Elle bénéficie, en effet, du déclin du Vieux Lyon. Il s’y déroule de plus en plus d’événements décisifs. Ainsi de grands rassemblements contestataires, comme par exemple « l’émeute des deux sous » en 1786, et plus tard, les soulèvements des Canuts en 1831 et en 1848.
La place des Terreaux changera de nom pour un temps à la Révolution. En 1792, on y plante un arbre de la Liberté et elle prend le nom de « place de la Liberté ». Très vite, on y installe une guillotine (lors du siège de Lyon de 1793).
D’importants événements politiques, locaux et nationaux ont lieu sur la place :
- venu à Lyon en 1802 pour se faire élire président de la République italienne, Bonaparte est reçu place des Terreaux,
- là on annonce en 1848 le choix du drapeau tricolore,
- Napoléon III la traverse en 1860 lorsqu’il vient à Lyon inaugurer la nouvelle Chambre de Commerce,
- en 1870, c’est depuis le balcon de l’Hôtel de Ville qu’est annoncé le rétablissement de la République,
- c’est sur cette place que se présentent à la foule les responsables politiques, tels que les visiteurs étrangers de marque, les maires fraîchement élus, mais aussi Pétain en 1940, 1942 et 1944,
- depuis le balcon de l’Hôtel de Ville, le général de Gaulle, en 1944, proclame Lyon, « capitale de la Résistance ».
La place des Terreaux est également le lieu de grandes manifestations, culturelles et chaque année, elle est aussi l’un des lieux principaux des Illuminations du 8 Décembre dans le cadre de la Fête des Lumières.
Architecture de la Place
Après cette présentation historique, venons en à présent à l’architecture même de la place. L’élément marquant est sans aucun doute la fontaine Bartholdi. On l’installe sur la place, côté Ouest, en 1892. Par la suite, lors des grands réaménagements de la place, en 1994, elle se déplace pour s’installer au centre. L’architecte Christian Drevet et l’artiste Daniel Buren sont alors chargés de la rénovation complète de la place. Ils réalisent d’ailleurs 14 colonnes striées de blanc et de noir qui font face au Palais Saint-Pierre tandis que 69 mini fontaines sont semées sur la place.
Mais en une petite vingtaine d’années, la place s’est dégradée et les 69 fontaines ne fonctionnaient plus correctement depuis longtemps. En 2018, la ville et la métropole décident donc la rénovation de la place. 44 nouveaux cubes Buren s’installent, pour seulement 15 fontaines. (Mal)heureusement, on considère aujourd’hui la place comme une œuvre d’art. C’est bien en partie ce qui cristallisent de nombreuses tensions. La place est en effet jugée trop minérale. Nombreux sont donc les projets qui rêvent d’une place plus végétalisée.
La place des Terreaux idéalisée
Ainsi, voici quelques uns des projets envisagés pour les Terreaux, extrait de Lyon Capitale N°746
Enquêtez avec la Place des Terreaux
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