La Soie et Lyon... toute une histoire... toute une économie... tout un patrimoine. Il en faut des mots pour raconter tout cela. Mais nous vous proposons une mise en bouche avec cet article!
Une origine animale
Contrairement au lin ou au coton dont l’origine est végétale, la soie est d’origine animale : elle provient du cocon que fabrique la chenille (futur papillon) du bombyx mori, ou bombyx du mûrier. Le bombyx crée, en effet, un fil très résistant pour son cocon. Ce fil de soie est un fil continu d’une solidité excellente, comparable à un fil d’acier de même section.
De la Chine à Lyon
Selon une légende très ancienne, la soie aurait été découverte en Chine, il y a environ 4.000 ans. Au second siècle avant notre ère, les empereurs Han assiégés par des barbares nomades eurent besoin d’alliés et de chevaux. Pour acheter les deux, la Chine céda ce qu’elle avait de plus précieux, la soie, et prit la décision de s’ouvrir au commerce et au monde extérieur. C’est ainsi que la Route de la soie vît le jour. Grâce à elle, la Chine commença à répandre la soie vers l’ouest. Le secret de sa fabrication fût cependant jalousement gardé sous peine de mort pendant plus de 2.500 ans.
Au XV° siècle, Lyon est un lieu d’échanges important grâce aux quatre foires annuelles accordées par les rois de France. Elles se développent rapidement et prennent une grande importance dans le commerce européen. Il s’y vend, entre autres marchandises, de nombreuses soieries en provenance d’Italie.
Pour enrayer la fuite des devises due au goût immodéré des élites françaises pour la soie étrangère, Louis XI tente de créer une manufacture de soie à Lyon. Par l’ordonnance du 23 novembre 1466, il enjoint aux bourgeois lyonnais de financer l’établissement d’ateliers dans leur ville. Toutefois ces derniers, soucieux de ne pas gêner leurs principaux partenaires commerciaux et bancaires italiens, font traîner les choses et la tentative achoppe.
François Ier et la naissance de l’industrie de la soie lyonnaise
La fabrication de la soie à Lyon prend son essor au début de la Renaissance sous la volonté de François Ier.
Les raisons
L ’implantation d’une industrie de la soie à Lyon repose essentiellement sur une décision du roi, décision motivée par plusieurs motifs:
- le roi et sa cour adorent se vêtir de soie
- des raisons économiques
- en guerre contre l’Italie, le roi veut combattre Gênes en ruinant la ville.
Mécanismes d’implantation
François Ier installe donc la corporation des ouvriers en « draps d’or, d’argent et de soye » à Lyon et instaure les conditions qui favorisent le développement de cette activité :
- octroi de privilèges financiers
- exemption des diverses taxes et impôts ordinairement dus.
- obligation du transit des soies par Lyon qui devient le lieu d’entrepôt unique de toutes les soies étrangères: les marchands de Paris, de Tours, de Nîmes, etc., sont astreints à faire passer ces marchandises précieuses par Lyon, quelles que soient leur provenance. Ce privilège fait de Lyon la plaque tournante du commerce de la soie.
Ces conditions visent à attirer les meilleurs ouvriers en leur permettant de s’installer à moindres frais à Lyon pour qu’ils y implantent avec leur savoir-faire et leurs outils.
Une première organisation de la Fabrique
L’industrie de la soie à Lyon repose sur 2 groupes distincts :
- le premier est celui des marchands-fabricants. Ce sont eux qui se procurent la matière première et qui revendent les étoffes.
- le second groupe est celui des tisserands indépendants qui assurent la fabrication des étoffes. Ces tisserands possèdent leur métier à tisser et travaillent dans de petits ateliers familiaux en embauchant des compagnons et des apprentis.
L’implantation de Turquet et Naris
En 1536, Etienne Turquet (de son vrai nom Stefano Turchetti, qui a francisé son nom) et Barthélemy Naris, négociants originaires du Piémont se fixent dans le Vieux Lyon et y établissent des manufactures pour la fabrication des étoffes précieuses. Sont-ils à l’origine de la décision de François Ier ? Ou font-ils suite à la décision royale? Les historiens ne sont pas tous d’accord.
Turquet, Naris et leurs ouvriers sont déclarés francs de tout impôt et de tout service de garde ou de milice, à la condition qu’ils travaillent dans la ville et non au dehors. En 1537, Turquet et Naris possèdent 3 métiers à tisser. Bénéficiant de capitaux lyonnais et étrangers, en 1540, ils disposent de 40 métiers à tisser.
Profitant d’un environnement très favorable grâce aux foires, à une grande liberté dans l’organisation du métier et à la présence régulière de monarques, l’industrie soyeuse se développe rapidement. Dès 1556, la soierie est l’activité économique prépondérante de la ville et permet à 12.000 personnes de travailler.
Influence de la soie sur Lyon et sa région
L’industrie de la soie a été l’un des moteurs du développement de Lyon et de sa région. D’ailleurs les vers à soie et les muriers sont présents sur le blason de la Ville. Ainsi ce secteur touche à de nombreux domaines en cascade :
- mise en place d’outils de fabrication de plus en plus sophistiqués qui vont essaimer (machine à coudre, moteur de caméra) et expliquer la présence d’industries mécaniques ;
- acclimatation d’espèces végétales, mûriers et plantes florales, transforme le paysage et le métier des paysans qui trouvent là une source nouvelle de revenus ;
- l’élevage de vers à soie conduit à la construction de nombreux bâtiments et notamment de magnaneries ainsi qu’à une évolution des métiers de la terre ;
- l’aspect des tissus dépend d’un savoir faire en matière de dessin qui sera extrêmement inventif jusqu’au milieu du XX° siècle ;
- une manufacture disséminée en de très nombreux lieux de production, les fameux ateliers canuts, détermine la morphologie de villes comme Lyon et Saint-Étienne dont le bâti cumule des fonctions de production et d’habitation. De fait, les départements actuels du Rhône, de la Loire, de la Drôme, de l’Ardèche et du Nord de l’Isère connaîtront tous un développement majeur en relation très étroite avec le développement des activités liées à la soie.
- La croissance du nombre des ouvriers, qui travaillent dans de petites unités de production, favorise l’émergence d’une expérimentation sociale solidaire et de mouvements de lutte ayant un retentissement national ;
- Le commerce de la soie sous-tend le développement de méthodes de vente nouvelles, une diffusion mondiale. Plus largement, il influence notablement le développement de la banque.
Mais cette histoire ne faisait que commencer…
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