Impossible de découvre l'Hôtel-Dieu sur la Presqu'île lyonnaise sans découvrir son Grand Dôme, sa façade monumentale et évidemment son cloître! ZOOM SUR cet îlot de calme au coeur de la ville!
En team building, en famille ou au cours d’un EVJF/EVG, le cloître de l’Hôtel-Dieu de Lyon vous plongera dans notre fascinante speed quest à la recherche de l’âme de la Presqu’île!
Trouver le Cloître de l’Hôtel-Dieu
Commençons par un peu de géographie pour vous rendre au cloître. Situé à l’opposé de la façade monumentale surmontée du Grand Dôme qui longe le Rhône, le Cloître est accessible par l’intérieur du bâtiment, mais aussi par l’extérieur! Fait bien plus rare pour le notifier!
Depuis la place Bellecour, empruntez la rue de la République. Puis tournez à droite sur la rue Louis Paufique Vous arrivez alors place de l’Hôpital face à l’imposante chapelle. Sur votre gauche se trouve l’entrée du cloître!
La porte d’entrée annonce la couleur. Le tympan est orné en son centre, d’un médaillon présentant la descente de croix du Christ. Marie, au-dessus de lui, est éplorée. Pourquoi cette thématique? Parce qu’en aidant les malades, c’est le Christ souffrant qu’on aidait!
Une fois la porte passée, levez la tête pour admirer la coupole. Ce chef d’œuvre du XVIIème est l’œuvre de l’architecte Delamonce et il offre une perspective superbe sur le cloître.
Découvrir le cloître de l’Hôtel-Dieu
Petite histoire
Le cloître de l’hôtel-dieu est aujourd’hui sa partie la plus ancienne. Sur le plan scénographique de Lyon en 1550, l’hôtel-dieu est facilement repérable. Le cloître et la croix en son centre sont clairement visibles. Toutefois, le cloître est indubitablement différent.
On édifie le cloître actuel entre 1637 et 1655 sur les fondations du premier hôpital du XII° siècle. En effet, ce premier hôpital est alors dans un état de délabrement important. D’où la décision des consuls de Lyon d’en bâtir un nouveau.
Il semble qu’alors, l’emplacement du cloître abritait le cimetière. Jusqu’à sa fermeture en 2011, le cloître permettait l’accueil des patients de l’hôpital.
Cloître, vous avez dit cloître?
Même si aujourd’hui, cette cour est connue sous l’appellation cloître, il ne faut pas oublier que nous nous trouvons dans un hôpital. Non dans un monastère. Pour autant, architecturalement, la cour reprend les codes des cloîtres monastiques: le calme et les galeries notamment.
Lorsque vous vous placez en son centre, vous pouvez admirer la grande homogénéité des bâtiments, des galeries et des dômes. Cela est du au fait que l’ensemble a été reconstruit au XVII° siècle.
Organisation
Intéressons nous à présent à l’organisation du cloître en lui-même. Un péristyle (colonnade entourant la cour intérieure d’un édifice) soutenu par une rangée d’arcades lui donne son unité. Ces arcades sont reprises, en aveugle, à l’étage.
Comme dans un cloître monastique, le cloître de l’Hôtel-dieu dessert plusieurs salles:
- au rez-de-chaussée, se trouvait la salle du conseil d’administration des recteurs
- au 1er étage, se trouvaient les salles des malades
- et au-dessus, se trouvaient des greniers à blé.
Observez maintenant les fenêtres du premier étage, à savoir l’étage des malades visibles sur la photo ci-contre. Ces fenêtres sont anormalement hautes. En effet, elles démarrent à 2 mètres du sol. Mais pourquoi? Et bien pour ne pas importuner les malades. Les lits étaient disposés juste en dessous des fenêtres. On pouvait ainsi aérer les pièces sans que l’air n’arrive directement sur les malades.
La croix
Une croix entourée de deux magnolias occupe le centre d’un jardin de buis dessinant des allées circulaires. La croix porte la date de MDCCCXIII. Elle constitue une dédicace aux administrateurs et aux bienfaiteurs des hospices, notamment sœur Olard.
Rabelais et l’Hôtel-Dieu
Enfin, passons sous les arcades. Là, des plaques rendent hommage aux donateurs de l’hôtel-dieu en mentionnant leurs noms et le montant de leurs dons.
Des médaillons présentent certains grands hommes qui ont oeuvré au sein de l’hôtel-dieu. Par exemple, on trouve un médaillon d’Antoine Charial (voir photo ci-dessus). Mais surtout, celui qui attire tous les regards: le médaillon de François Rabelais. Car oui, François Rabelais fut médecin avant d’être auteur!
La relation de Rabelais avec l’hôtel-dieu fut pour le moins tumultueuse! En effet, seulement 3 ans après sa nomination, l’écrivain quitte son poste. Renvoi ou démission? Là est toute la question! Voici un extrait de l’arrêté pour son remplacement daté du 5 mars 1535.
“Lesdits Seigneurs ont procédé a eslire un médecin pour le service du grand hospital du pont du Rosne au lieu de Maistre François Rabelais, médecin, qui s’est absenté de la ville et dudict hospital sans congé prendre pour la deuxiesme fois.”
Il semble donc s’avérer que Rabelais s’absentait sans raison de son poste. Mais pourquoi? François Rabelais est nommé médecin du Grand Hôtel-Dieu en 1532. Il reste dans les souvenirs comme un bon médecin, attentif aux malades. Il a redécouvert deux instruments de chirurgie du grec Galien:
- un syringotome pour débrider les hernies
- un glottocomon pour réduire les fractures du bassin.
A la toute fin de 1534, il quitte précipitamment la ville et son poste. Certains prétendent qu’il aurait été renvoyé en raison de ses absences qu’il mettait à profit pour se rendre chez les imprimeurs de Lyon afin de publier Gargantua et Pantagruel. D’autres relatent qu’il a fui face à la montée du protestantisme, car traité par Calvin de “pourceau libertin”, il ne se sent plus en sécurité.
Menez l’enquête à l’Hôtel Dieu !
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