|ZOOM SUR le Jardin du Musée des Beaux Arts|

jardin musée beaux-arts lyon

Envie d'un havre de paix dans la folie urbaine? Détendez vous dans le jardin du musée des Beaux-arts, place des Terreaux à Lyon. ZOOM SUR ce jardin...

Enquêtez au nord de la Presqu’ile en famille, entre ami.e.s pour un EVJF/EVG ou entre collègues pour un team building.  Découvrez le jardin du Musée des Beaux-arts au cours de notre escape game outdoor le Mot de Passe

Comment se rendre au jardin du musée?

musée beaux-arts lyon

Pour découvrir le jardin du musée des Beaux-arts, rendez-vous au nord de la Presqu’île. Là, allez jusqu’à la place des Terreaux. Vous êtes face à la fontaine Bartholdi? Alors tournez vous totalement. Lorsque l’Hôtel de Ville se trouve à votre gauche, alors vous êtes face au Palais Saint-Pierre, actuel Musée des Beaux Arts. Pénétrez dans ce lieu! (attention il n’est pas accessible le mardi!).

musée beaux-arts lyon

Et si vous préférez un plan, reportez vous à la carte ci-dessus. 

Que trouverez vous dans ce jardin ?

Dès que vous aurez franchi les portes, vous entrerez dans un espace de calme et de repos. La différence sonore sera immédiate. Vous arriverez alors sous l’une des galeries avant de contempler immédiatement la fontaine centrale, agrémentée d’un sarcophage antique.

jardin musée lyon

Ainsi, les pierres massives et élégantes vous protègent du tumulte du monde extérieur. Tilleuls, bouleaux et chênes vous apporteront aussi une fraîcheur bien méritée. 

L’histoire d’un cloître devenu jardin

Mais d’où vient cette architecture si reposante ? Un espace clos de 4 murs, des arcades, une fontaine au centre. Cela vous rappelle un cloître monastique? Et bien vous avez raison!
 

Le cloître d’une abbaye de femmes

Le jardin du musée est en effet installé au sein de l’ancien cloître de l’abbaye du XVII° siècle. Que savons nous de cet espace à l’époque? Et bien, il s’agissait d’une abbaye de femmes. Bassin central, orangers, ifs et plantes exotiques en pots semblent agrémenter ce cloître. Les religieuses pouvaient aussi admirer des statues de saints comme Michel et Gabriel.  De plus, la fontaine (certaines sources nous évoquent plutôt un miroir d’eau) était flanquée de deux statues représentant la Concorde portant un rameau d’olivier et la Vertu invincible sous forme de Minerve sculptées toutes deux par Marc Chabry. La présence de statues dans ce lieu nous semble donc logique et perpétuer l’usage de l’époque.
 

Le cloître après l’abbaye

Mais pourquoi n’est ce plus un monastère? La réponse est, comme souvent: la Révolution française. L’abbaye est déclarée bien national et les religieuses doivent donc partir. C’est alors que le cloître s’ouvre au public. De suite, on expose sous les arcades des vestiges de l’architecture antique. 
En 1828, une nouvelle fontaine décorative est installée à l’emplacement de la fontaine des religieuses disparue depuis longtemps. Elle est alors composée d’un bassin au-dessus duquel deux consoles antiques soutiennent un sarcophage transformé en réservoir. Deux urnes romaines le surmontent. Au-dessus d’elles, une copie d’antique d’Apollon, sculptée par J.B. Vietty, termine la composition. En dehors de la statue qui dominait l’ensemble, vous pourrez admirer la fontaine dans sa composition du XIX° siècle. 
 
fontaine jardin musée
 

Le réaménagement de 1832: la balustrade et les frises

Le site a pourtant besoin d’évoluer. Des travaux sont donc engagés en 1832. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, sur les terrasses, une balustrade en pierre ornée de 62 vases décoratifs remplace la barrière de fer forgé. Aujourd’hui, il reste malheureusement très peu de ces vases décoratifs. Puis en 1840, on place au-dessus des arcades des moulages des frises du Parthénon d’Athènes et du monument des Néréïdes de Xanthos.

jardin musée lyon

La frise des Panathénées et celle du monument des Néréides sont d’ailleurs côte à côte, s’alternant l’une et l’autre, sans aucun ordre. En 1840, une première commande de moulages en plâtre a lieu auprès de l’atelier des moulages du Louvre, suivie d’une seconde en 1846. Ces moulages sont installés en 1848 et s’inscrivent dans la campagne de travaux menée par René Dardel. En 1884, les moulages sont pourtant retirés et remplacés par de nouveaux plus résistants à une exposition en extérieur.

frise jardin musée

Une restructuration du jardin 1879-1883

Nous arrivons ainsi à la fin du XIX° siècle. Plus précisément en 1877. Les galeries et piliers du cloître menacent alors ruines. En effet, d’importants travaux de démolition ont eu lieu à l’intérieur du bâtiment et ont grandement fragilisé le cloître. Ainsi de nombreuses fissures apparaissent sur les murs et les piliers du cloître qui menacent véritablement de s’effondrer. Il fallut donc d’importants travaux de restauration. On les confie à l’architecte Abraham Hirsch (1828-1913) de 1878 à 1883.

Les galeries voûtées reçoivent alors un décor peint par Louis Bardey (1851-1915). Outre les motifs, on retrouve sous ses galeries, dans le décor peint, le nom de grands artistes lyonnais. Par exemple, le nom de Tony Garnier y est présent, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous. 

galerie jardin musée lyon
galerie jardin musée

Cela résonne donc avec la décoration côté jardin. En effet, au-dessus des arcades, au centre, côté jardin, on installe également des médaillons en bronze illustrant les grands artistes lyonnais sur fond de mosaïques, réalisées sur des dessins de Charles Lameire (1832-1910). Elles évoquent le nom de plusieurs Lyonnais célèbres. 

jardin musée lyon
jardin_musée_beaux-arts

Enfin, dans les niches sont disposées des copies en plâtre de statues antiques célèbres. Nous vous les décrivons un peu plus loin dans cet article.

Ainsi, le jardin est aménagé en musée de sculpture en plein air et devient typique de la IIIème République.

Les sculptures

Venons en justement aux nombreuses sculptures que vous pouvez admirer dans le jardin. Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, le jardin est orné de statues depuis l’époque où il était un cloître. Aujourd’hui, cet ensemble sculpté constitue en quelque sorte une invitation à entrer découvrir les collections du musée. Elles ont changé au fur et à mesure du temps. De plus, elles sont désormais toutes orientées pour être tournées vers le centre du jardin, donc vers la fontaine.

Les statues sous les galeries du jardin

Débutons notre parcours sur les sculptures par les statues que vous pouvez admirer sous les galeries du cloître. Sous la galerie Ouest, vous découvrez ainsi trois oeuvres monumentales en marbre:

  • Castalie par Eugène Guillaume: Castalie est issue de la mythologie. Jeune fille habitant à Delphes, elle tente de fuir les persécutions d’Apollon. Pour cela, elle se jette dans une fontaine du Parnasse, connue dès lors comme la fontaine de Castalie.
  • Agar par François Sicar: Agar est un personnage de la Genèse (qu’on retrouve aussi dans le Coran), premier livre de l’Ancien Testament. Elle est la servante égyptienne de Sarah, la femme d’Abraham. 
  • Gilliatt et la pieuvre par Emilie Joseph Carlier: il s’agit là de l’un des personnages de Victor Hugo dans les Travailleurs de la Mer en 1866.

Toutes ont été réalisées entre 1870 et 1897.

statue jardin musée
Gilliatt et la Pieuvre
statue jardin musée
Castalie

Les bronzes 

A présent, intéressons nous aux 8 statues de bronze qui se découvrent à l’intérieur du jardin.

Côté Ouest

  • L’Ombre d’Auguste Rodin.

Son socle est bas : l’espace de l’œuvre se confond avec celui du spectateur, ce qui permet une plus grande émotion et évoque un souci de réalisme. L’idée est de faire fusionner les espaces intimes de l’œuvre et du spectateur. Initialement conçue pour être placée au musée des arts décoratifs de Paris, Rodin décide de réaliser une œuvre plus grande pour Lyon. C’est le premier fondu en bronze en 1904 et ses mains sont inachevées, ce qui est volontaire.

  • Chactas sur la tombe d’Atala de Francisque Duret.

Cette sculpture, inspirée du roman de Chateaubriand est exposée au Salon parisien de 1836. L’une des nombreuses esquisses est d’ailleurs conservée dans les collections du musée. De plus, elle propose un compromis formel entre la tradition classique et les innovations romantiques. 

  • Faune ivre de Léon Cugnot.

Son socle est très décoré. La face tournée vers le jardin représente le monde marin : des dauphins face à face tiennent une coupe entre leur mâchoire, une éponge et des coquillages sont figurés. Les dauphins sont reliés par des rubans à des torches qui limitent les différentes faces du dé. La symbolique du dauphin est liée à celle des eaux et des transfigurations. Face aux arcades, deux oiseaux sont suspendus par les pattes

  • Carpeaux au travail d’Antoine Bourdelle.

Bourdelle expose cet hommage personnel au Salon de la Société nationale des beaux-arts. Cette œuvre semble être une fonte unique dont l’acquisition par le musée paraît avoir été réalisée dès 1910.

faune jardin musée
Faune ivre
statue jardin
Chactas sur la tombe d'Atala
statue jardin
Carpeaux au travail
statue jardin
L'Ombre

Côté Est

  • Démocrite méditant sur le siège de l’âme de Léon-Alexandre Delhomme, réalisée en 1868.

L’oeuvre représente le philosophe grec Démocrite, les yeux fixés sur un crâne qu’il tient à la main. Vous pouvez le voir sur la photo zoom ci-dessous.

Il s’agit là sans doute de l’œuvre la plus aboutie du sculpteur. Il l’expose d’ailleurs au Salon des artistes français de 1869. Puis à l’Exposition universelle lyonnaise de 1872, où il remporte la médaille d’or. Son ancien maître Fabisch (à qui on doit la Vierge dorée de Fourvière) soutient alors son acquisition par la Ville de Lyon pour le prix de 4.000 francs. Dans la lignée des sculpteurs romantiques, Delhomme cherche à reconstituer ici les traits et l’attitude du philosophe, traditionnellement reconnaissable grâce à sa pose de méditation.

Parvenant à communiquer une force tranquille, Delhomme fait preuve d’originalité dans le lien qu’il a fait avec la 26ème fable de La Fontaine. Une citation extraite de cette fable est, en effet, gravée sur la plaque du socle de la sculpture: « Hippocrate arriva dans le temps que celui qu’on disait n’avoir ni raison ni sens cherchait dans l’homme et dans la bête quel siège a la raison, soit le cœur, soit la tête. »

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Démocrite méditant sur le siège de l'âme
zoom démocrite
zoom démocrite
  • Giotto enfant dessinant une tête de bélier de Jean-François Legendre-Héral.

Pourquoi cette sculpture? Voyez vous en 1279, alors qu’il n’avait que 12 ans, le futur peintre et architecte italien Giotto di Bondone fit une rencontre qui bouleversa sa vie. Occupé à garder les moutons de son père, il attira l’attention de Cimabue, peintre florentin de renom. En effet, le jeune garçon, dépourvu d’éducation, dessinait une tête de bélier parfaite, à l’aide d’un bâton. Cimabue en fit alors son élève et lui permit de devenir l’un des plus importants précurseurs de la Renaissance italienne.

Legendre-Héral, sculpteur lyonnais du XIXe siècle, s’est donc attaché ici à représenter cet épisode de la vie de Giotto. On doit également à Legendre-Héral la statue imposante d’Henri IV qui orne la façade de l’Hôtel de ville côté place des Terreaux.

Giotto
Giotto enfant dessinant une tête de bélier
  • Le joueur de flûte de Jean-André Delorme
  • Jeune athlète de Jean-Baptiste Larrivé.
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Le joueur de flûte
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Jeune athlète

Les Copies de Statues Antiques

Venons en à présent aux statues antiques qui ornent les niches des galeries. Ce sont, en réalité, des moulages de statues antiques. Seize sont ainsi réalisées entre 1841 et 1844. Mais il n’en reste plus que 8 aujourd’hui. Voici celles qui sont encore en place:

  1. Antinoüs du Capitole. L’original en marbre date du I° siècle.
  2. Aphrodite drapée dite Vénus Génitrix. L’original est une réplique romaine d’un prototype attribué à Callimaque, à la fin V° siècle avant notre ère.  Nous vous la montrons ci-dessous en photos. 
  3. Aphrodite du Capitole. L’original date du II° siècle. Il s’agit d’une réplique romaine en marbre d’un original grec du III° siècle avant notre ère.
  4. Artémis, dite Diane de Gabies
  5. Discobole au repos, Athlète au disque dit « le Discophore »
  6. Ephèbe, copie par Stéphanos
  7. Satyre verseur
  8. Vénus de Médicis, copie de Vénus de Médicis
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zoom statue

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