|ZOOM SUR les Animaux de la Tête d’Or|

Le parc de la Tête d'Or est sans aucun doute le parc le plus connu de Lyon. Pour ses serres, ses roses, mais aussi et surtout pour ses animaux. ZOOM SUR le jardin zoologique...

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Quand vous venez au parc de la Tête d’Or, l’un des moments les plus marquants est la découverte des animaux du jardin zoologique. Il couvre 8 hectares et accueille aujourd’hui à peu près 400 animaux. Dès l’origine, et jusqu’à aujourd’hui, ce jardin est totalement gratuit.

Des animaux dès l’ouverture

Remontons dans le temps. Les animaux sont présents dès l’ouverture du parc de la Tête d’Or en 1856. D’ailleurs, ce jardin zoologique est contemporain des premiers jardins zoologiques en Europe: Londres ouvre en 1828, Paris ouvre en 1794 (ménagerie du Jardin des Plantes), Berlin en 1844.

Une fonction pédagogique

De plus, la création de ces jardins zoologiques répond à l’une des vocations des jardins publics du XIX° siècle: la fonction pédagogique. Elle s’étend à la connaissance botanique et donc aussi à la connaissance zoologique. En aménagement dès les premiers plans, le jardin zoologique, Denis Bühler répond donc à une demande attendue.

Des animaux et un parc

Mais voyez-vous, faire vivre des animaux dans un parc est une mission totalement inédite pour Denis Bühler. Cet architecte-paysagiste n’a aucune connaissance sur les besoins des animaux et les conditions de leur présentation. Il s’interroge donc sur cette nouveauté dans son travail. Et pour être le plus performant possible, il part un peu partout en France et en Europe visiter les jardins zoologiques existant déjà:

il visite la vacherie de la ferme impériale de Vincennes
il se rend en Belgique pour découvrir les zoos de Bruxelles, Anvers et Gand.
À Bruxelles, Bühler remarque les cages enterrées des ours, qui donnent un regard vertical sur les animaux.
D’Anvers, il revient avec les plans d’un palais de l’éléphant, d’une aiglerie et d’une volière spéciale pour les paons ainsi que l’idée d’un parc à autruches.
De Gand, il retient la cabane pour chameaux et la cage aux perroquets.

Grâce à ces visites, Bühler va proposer des espaces « naturels » pour garantir un mode de vie proche de l’état originel de l’animal. Son souci est également de préserver l’aspect pittoresque du parc tel qu’il l’a imaginé. Dans leur ensemble, les propositions de Bühler sont adoptées par la Ville :

le parc aux daims est tracé et clos,
la volière et la vacherie sont construites en 1859,
la serre aquarium et les écuries le sont en 1860.

Des animaux toujours plus nombreux

Ainsi, un état des animaux du parc daté du 29 avril 1859 fait état que le jardin zoologique accueille plus de 1.100 pensionnaires :

19 daims,
21 vaches,
41 moutons,
22 lapins,
13 faisans,
180 pensionnaires dans la faisanderie,
50 dans la canardière,
45 cygnes, oies et canards sur le lac.

Au fur et à mesure des années, le jardin zoologique continue de s’agrandir et d’accueillir de nouveaux animaux. Ainsi en 1865, des oursons bruns sont donnés au parc. On leur construit une première cage, dessinée par Denis Bülher. Elle mesure 20m².

1876 – L’arrivée de Louis Lortet

Mais au début des années 1870, des hivers particulièrement froids déciment les animaux. La Ville prend alors la décision de réorganiser le fonctionnement du parc en créant, notamment, une direction propre pour le zoo. Celle-ci est ainsi confiée au professeur Louis Lortet, directeur du muséum d’histoire naturelle et doyen de la faculté de médecine. Depuis lors, tous les directeurs du zoo sont des scientifiques !

Lortet met en place une nouvelle orientation pour le jardin zoologique avec la création dès 1876 de deux salles spécialisées dans la recherche physiologique et anatomique. On retrouve ainsi l’esprit défini dans la création des autres jardins zoologiques. Notamment à Bruxelles qui avait enrichi le parc d’un musée d’histoire naturelle à mission scientifique et didactique. Désormais le jardin zoologique de Lyon assurera les fonctions ainsi définies avec un perpétuel souci de garantir la santé des animaux et d’enrichir les collections.

L’arrivée des animaux exotiques

Dans les années 1880, le jardin zoologique commence à présenter des animaux exotiques :

Introduction des chacals en 1881,
des gazelles en 1883,
Arrivées d’une panthère, des kangourous et des autruches en 1888,
puis viennent les crocodiles en 1890,
Arrivée d’un éléphant en 1924,
Suivent des zébus en 1928, etc.

Le jardin devint une vitrine de la faune coloniale, un instrument symbolique de son appropriation.

Le Jardin zoologique aujourd’hui

Depuis le début du XXI° siècle, le jardin zoologique a considérablement évolué:

aménagements successifs pour apporter un cadre de vie plus respectueux et plus proches de la nature (plaine africaine, serre asiatique, par exemple)
fermeture de certains secteurs et non renouvellement des animaux: le parc n’accueille plus ni ours, ni éléphant, ni lion, ni crocodile
le parc est membre de l’Association Européenne des Zoos et Aquariums et à ce titre agit concrètement pour la conservation des espèces
le parc est aussi un lieu refuse, par exemple pour les tortues.

En effet, aujourd’hui, conserver des animaux sauvages en captivité pour le loisir des visiteurs ne satisfait plus la charte des jardins zoologiques. Celle-ci est désormais basée sur la sauvegarde des espèces.

Enquêtez au Parc de la Tête d'Or

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