|ZOOM SUR les Perrache|

perrache lyon

Perrache.... vous connaissez? Le quartier peut être? Ou la gare? Mais savez vous que tous deux doivent leur nom à un homme, ou plutôt à une famille: les Perrache!

Venez enquêter au coeur du quartier Perrache en famille, entre ami.e.s pour un EVJF/EVG ou entre collègues pour un team building.  Découvrez la famille Perrache au cours de notre murder party Le Meurtre d’Emilie Perrache.

Un frère et une soeur

En effet, avant de devenir le nom d’un quartier, longtemps mis à l’écart du reste de la Presqu’île, Perrache est le nom de famille d’un frère et d’une soeur. La famille est installée à Lyon depuis 1672. Lui est ingénieur. Elle est artiste peintre. Malheureusement, aujourd’hui, la celle oeuvre connue de cette artiste est le tableau qui représente son frère et qui est conservée au Musée Gadagne.

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Portrait de Antoine-Michel Perrache peint par sa soeur vers 1770-1775. Au second plan, à droite, se trouve le buste représentant sa sœur Marie-Anne, qui aurait été véritablement réalisé par le sculpteur, entre 1745 et 1747

Lui se nomme Antoine-Michel et elle Marie-Anne.  Ils font partie des 17 enfants (oui oui 17) de Michel Perrache (né en 1685 à Croix-Rousse). Sculpteur, il a été formé au sein des Académies les plus prestigieuses de l’époque : les Académies d’Italie et d’Anvers. Michel et Louise-Pierre ont eu 17 enfants, dont 6 ont survécu. Seuls Antoine-Michel et Marie-Anne ne sont pas entrés en religion.

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Eglise Saint-Nizier-Bas-relief de l'autel : Les Apôtres au tombeau de la Vierge (Michel Perrache).

Antoine-Michel Perrache

Antoine Michel est né le 23 novembre 1726. Jeune, il décide de suivre les pas de son père. Et il devient son élève. Plus tard, alors âgé de 30 ans, il devient même l’un des premiers professeurs à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Voyez vous cette école a été fondée par l’abbé Lacroix-Laval. Nous avons là, la première école d’art française hors Paris. Elle permet notamment de former des dessinateurs de talent pour les soieries lyonnaises. 

En parallèle, Antoine-Michel participe à nombre de projets architecturaux lyonnais: l’ancienne fontaine des Jacobins, l’église Saint-Nizier… Il meurt à Lyon le 12 octobre 1779 à l’âge de 53 ans. 

Marie-Anne Perrache

Marie-Anne Perrache enfant, vers 1745-1747, par son frère Antoine-Michel Perrache Galerie Charles Ratton et Guy Ladrière

Venons-en à présent à sa soeur (enfin l’une de ses soeurs): Marie-Anne. Elle est née le 18 avril 1740. Du coup, c’est la petite dernière d la famille. A sa naissance, Antoine-Michel a déjà 15 ans. Et il sera nommé son parrain. Tout comme ses parents et son frère, elle se tourne vers l’art. Ainsi, elle aurait été l’élève des peintres français, Jean-Baptiste Greuze et de Louis-Jean-François Lagrenée. 

De son oeuvre, il ne subsiste, comme nous l’avons dit ci-dessus, que le portrait de son frère. Mais plusieurs écrits attestent de l’existence de plusieurs tableaux de sa main, notamment un inventaire de ses biens réalisé en 1782 et dont nous reparlerons plus loin. Cet inventaire fait état:

  • de 5 tableaux peints par Melle Perrache dans la salle à manger ;
  • un tableau et deux dessus de porte, peints par Melle Perrache dans un petit salon ;
  • des tableaux peints par Melle Perrache dans un salon au premier étage, dont le portrait de Mr. Perrache peint par Melle.
  • D’autres tableaux et dessins de Marie-Anne sont également cités. 

Par ailleurs, une toile issue d’une grande collection parisienne et figurant la Sainte Famille, pourrait être attribuée à l’artiste, puisqu’elle est signée et datée « Peint par Moy […] Perache 1757 ». Cependant, cela n’est pas confirmé, l’attribution de la toile reste  encore incertaine.

Leur importance pour le quartier Perrache

Une ville à l’étroit

Mais comment ce frère et cette soeur ont-ils été mêlés à la Ville et à un de ses quartiers? Et bien lorsque Antoine-Michel et Marie-Anne Perrache grandissent au milieu du XVIIIe siècle, la Presqu’île lyonnaise s’arrête au niveau de l’actuel quartier d’Ainay. Le confluent se trouvait là, au-delà de l’abbaye. Au-delà, ce sont les brotteaux. Mais qu’est-ce que cela encore? Et bien, les brotteaux ce sont des zones marécageuses, avec généralement la présence d’îles et d’îlots formés par les alluvions. Or, Lyon a vraiment besoin de s’étendre.

L’idée d’Antoine-Michel

Et c’est là que Antoine-Michel entre en scène. Il est alors âgé de 40 ans. Et il a l’idée de combler les brotteaux pour reporter plus loin le confluent. Antoine-Michel imagine, en s’inspirant de travaux réalisés avant lui, une digue qui partirait d’Antonin-Poncet (vers Bellecour) et tirerait, tout droit, jusqu’à La Mulatière.

Ce projet est autorisé en 1766 par le roi lui-même. Enfin, Louis XV émet tout de même une condition. Le roi devra bénéficier d’un droit de péage sur le pont d’accès et sera propriétaire de ce nouveau terrain.

Des bâtons dans les roues

Mais si Louis XV accepte, l’épiscopat et le consulat refusent ce projet pour la ville. Pour pouvoir le réaliser malgré tout, Antoine-Michel crée alors sa propre société: la Compagnie Perrache en 1771. Les travaux commencent.

Mais Antoine-Michel Perrache a considérablement endetté la Compagnie auprès de banquiers génois: 1,5 milliard de livres! Rendez-vous compte! Ainsi lorsqu’il meurt subitement en 1779, la Compagnie est criblée de dette.

Et Marie-Anne entre en piste

Et voici donc que Marie-Anne prend le relais. Elle hérite, en effet, de la Compagnie à la mort de son frère. Elle va devoir piloter la Compagnie sur la partie la plus importante des travaux: le comblement des brotteaux. Mais les dettes de l’entreprises sont colossales et en dépit de ses efforts, elle doit abandonner en le 23 avril 1782.

Elle cède la totalité de ses biens à la Compagnie, qui s’engage à n’entreprendre aucune poursuite contre elle, pour le règlement des dettes. Elle parvient aussi à négocier que la Compagnie lui verse une rente annuelle et perpétuelle de 3000 livres. C’est donc à cette occasion qu’un inventaire de ses biens est établi, comprenant l’inventaire de l’hôtel Perrache où elle réside alors.

Une Compagnie qui coule

Mais qu’advient-il du projet Perrache? Et bien, le comte de Laurencin succède à Marie-Anne à la tête de la Compagnie. Mais il n’aura guère plus de chance. Car en 1783, des crues importantes de la Saône détruisent le pont de la Mulatière construite par la Compagnie 3 ans plus tôt en 1780. Le comte de Laurencin doit alors céder les terrains de Perrache à la couronne.

Les travaux seront finalement achevés en 1839.

Enquêtez au Confluent de Lyon

Cette présentation vous a plu? Vous avez envie de découvrir le quartier de la famille Perrache ? Alors en famille, en team building, ou pour un EVJF/EVG, venez participez à notre murder party « le meurtre d’Emilie Perrache », un véritable cluedo grandeur nature!

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