En face de l'église d'Ainay, se dresse un bâtiment, intéressant et qui fait partie des derniers vestiges de l'abbaye. ZOOM SUR l'Hôtel d'Ainay...
Venez enquêter au coeur de la Presqu’île pour découvrir l’abbaye d’Ainay, son église et son hôtel, en famille, entre ami.e.s pour un EVJF/EVG ou entre collègues pour un team building.
Comment se rendre à Ainay?
Débutons par un repère géographique. L’abbaye d’Ainay se situe entre le Rhône et la Saône sur la Presqu’île de Lyon. Pour découvrir ses vestiges encore en élévation, commencez par vous rendre place Bellecour et partez vers le sud sur la rue Victor Hugo. Descendez jusqu’à la place Ampère. Là, prenez sur votre droite, en direction de la Saône, sur la rue Bourgelat. Empruntez là jusqu’à prendre sur votre droite, la rue de l’abbaye d’Ainay. Vous êtes arrivés!
Quel était la fonction de ce bâtiment?
Le bâtiment qui nous intéresse aujourd’hui est celui qui se dresse sur votre gauche. Et pour comprendre ce bâtiment qui abrite aujourd’hui un hôtel, reprenons le plan de l’abbaye dressé en 1550.
Comme vous pouvez le constatez sur le plan ci-dessus, le bâtiment de l’actuel Hôtel d’Ainay abritait jadis la prévôté. Entre la prévôté et l’abbaye, se trouvait la maison du grand prieur, aujourd’hui entièrement disparu. Une prévôté? Mais qu’est ce donc que cela? La prévôté est la maison du prévôt. Une fois cette évidence posée, vous me direz que cela ne nous avance pas beaucoup. Le prévôt, au sein d’une abbaye, occupe traditionnellement les fonctions de gendarme et de justice. D’où le fait que la prévôté soit accolée aux prisons, comme vous pouvez le voir.
Evolution de l’hôtel d’Ainay
Que devient ce bâtiment pendant les siècles de déchéance de l’abbaye? Nous ne le savons pas vraiment. Mais il semblerait que le bâtiment ait subi de lourds dégâts lors du passage du baron des Adrets qui cause de lourdes destructions à l’abbaye.
1852 – Le presbytère
En effet, en 1852, on apprend que l’architecte lyonnais Claude-Anthelme Benoit (1794-1876) construit le presbytère de l’abbaye. Les mentions d’une construction nous font donc penser qu’il ne restait rien, ou alors très peu, du bâtiment précédent. Sur la plan de la ville de Lyon ci-dessous, on voit bien le bâtiment et la mention de la cure. La construction de ce presbytère coïncide d’ailleurs à l’époque où l’église de l’abbaye devient une église paroissiale plus importante.
1905 – L’école de garçons
Puis le bâtiment continue d changer d’usage. Moins d’un siècle plus tard, en 1905, nous découvrons que la municipalité de Lyon décide de transformer ce presbytère en une école de garçon, publique et laïque. Vous pouvez le voir sur la carte postale ci-dessous.
Le XXI° siècle et l’Hôtel
Entre le début du XX° et du XXI° siècle, le bâtiment passe des mains de la Ville de Lyon aux Hospices de Lyon. En effet, en 2017, on apprend que les Hospices de Lyon vendent le bâtiment dans une vente aux enchères. C’est alors un certain Arthur Laeuffer qui en devient propriétaire. En 2018, il commence alors des travaux pour transformer ce lieu en boutique-hôtel 4* avec la participation des designers Maison Hand.
Architecture de l’Hôtel d’Ainay
A présent, laissez nous vous conter un peu l’architecture de ce bâtiment. Au vu des diverses recherches que nous avons menées, nous devons donc l’aspect du bâtiment à l’architecte lyonnais Claude-Anthelme Benoit. Il s’est visiblement inspiré des styles romans, gothiques et Renaissance. En outre, le rez-de-chaussée présente une curieuse dichotomie avec les étages.
Le premier niveau répond clairement à une inspiration romane: arcs en plein cintre, chapiteaux sculptés soit de feuillage, soit de figures. Et dans l’angle, nous retrouvons une figure en robe, portant un parchemin et accompagné d’un aigle à ses pieds. S’agirait il de Saint Jean? En tout cas, cette statue rappelle le très grand nombre de statues de saints présents dans les angles des rues du Vieux Lyon.
L’élévation en 3 niveaux rappelle, en outre, l’élévation des bâtiments du début de la Renaissance dans le Vieux Lyon. D’ailleurs, tout comme dans cet ancien quartier, le dernier étage présente des fenêtres plus simples et plus basses. Le deuxième étage, quant à lui, présente des ouvertures surmontées d’arcs trilobés sous lesquels on trouve des figures humaines. Ces arcs trilobés nous rappellent la façade de la maison Thomassin.
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