L'histoire de la soie à Lyon connaît des hauts et des bas depuis son installation au XVI° siècle. En team building, en famille ou au cours d'un EVJF/EVG découvrez l'histoire de son apogée au XIX° siècle!
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Le XIXème siècle marque véritablement l’apogée de la soierie lyonnaise. La production, la diversité et l’expansion commerciale de ce secteur connaissent, en effet, une ampleur sans précédent. Ainsi, entre 1815 et 1830, l’activité traditionnelle de la soierie cesse de devenir un art pour se transformer en industrie. 2 hommes y concourent particulièrement: Napoléon et un certain Jacquard.
Lyon, la soie et Napoléon
Avec pas moins de 25 séjours dans la capitale des Gaules, Napoléon a tissé un lien particulier avec Lyon et les Lyonnais.e.s. Sous l’Empire napoléonien (1804-1814), la Fabrique* reconstitue lentement ses capacités productives mises à mal par la Révolution. Elle accueille alors des investisseurs étrangers et fait ainsi émerger un cadre de travail plus moderne et efficace. D’autre part, pour pallier le manque de main-d’œuvre et accélérer la production, un progrès décisif est réalisé avec la mise au point de la mécanique Jacquard.
Napoléon est tout à fait conscient du grand potentiel économique de la soie. Par conséquent, dès son accession au pouvoir, il s’informe sur la situation de l’économie de la soie à Lyon. Ce sera d’ailleurs l’un des sujets importants de son séjour de janvier 1802.
Les faveurs napoléoniennes
Pour aider la Fabrique, Napoléon offre de nombreuses faveurs à Lyon:
- Il commence par renouveler le monopole de la fabrication de la soie pour la ville.
- puis sur conseils de son épouse, Joséphine, il passe commande de plus de 80 kilomètres de tissus entre 1811 et 1813.
- par décret, il impose que les tenues de tous les officiels impériaux mais aussi la décoration des résidences et du mobilier national soient fait d’étoffes lyonnaises.
Napoléon recrée en effet une vie de cour et réorganise la société mondaine en codifiant les costumes. Tant militaires que civils. Ces costumes comptent de nombreuses décorations et motifs de soie. Ces éléments étaient donc tous fabriqués en soie lyonnaise. Et lorsque ses sœurs avaient le malheur de commander des soieries étrangères, Napoléon se mettait dans une colère noire.
Grâce aux efforts de Napoléon, la croissance lyonnaise de la production de soie est continue sous l’Empire, avec une moyenne d’environ 1,7 % par an. Cela permet de retrouver et dépasser le niveau d’avant la Révolution. D’autre part, Napoléon réorganise également la soie à Lyon, notamment par la création de la Condition des Soies.
La réorganisation de la Fabrique de la soie
En effet, la destruction du cadre règlementaire des corporations sous la Révolution a entraîné une profonde désorganisation de l’activité. Le pouvoir impérial entreprend donc plusieurs réformes pour remettre en place une organisation professionnelle et des instruments pour améliorer les conditions du commerce des soies. Entre autres, Napoléon est à l’origine de:
- la restauration de la Chambre de commerce en 1802
- la création de la Condition des Soies en 1805
- l’établissement du tout premier conseil des Prud’hommes, alors uniquement destiné à la soie lyonnaise
- la création d’une école impériale des Beaux-arts pour développer les compétences artistiques des dessinateurs en soierie
Le métier Jacquard: le boom de la soie à Lyon
En parallèle des actions importantes de Napoléon, un autre homme œuvre pour le développement de la soierie lyonnaise: Joseph-Marie Jacquard. En 1801, il répond à un prix proposé par la Société des amis du commerce et des arts concernant l’amélioration des métiers à tisser. Jacquard propose alors un mécanisme qui permet à un seul ouvrier de réaliser une étoffe complexe, au lieu de plusieurs auparavant.
Qui est Joseph-Marie Jacquard?
Joseph-Marie Jacquard est lyonnais (1752-1834). Fils d’un canut “maître fabricant”, il exerce de nombreuses professions, liées à la soie et à l’imprimerie. Et il développe en autodidacte son intérêt pour la mécanique. Le 12 avril 1805, l’empereur Napoléon 1er rencontre Jacquard à l’occasion d’un séjour à Lyon. Le tableau ci-contre rappelle ce moment.
À la suite, le 27 août 1805, Jacquard reçoit de la part de l’Académie de Lyon le prix des inventeurs, puis de nombreux autres prix et récompenses : le 17 novembre 1819, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur ! Quelques années plus tard, il devient même conseiller municipal d’Oullins.
Meilleur inventeur qu’industriel, il passait plus de temps à chercher le progrès dans la fabrication qu’à trouver des clients, si bien qu’il ne tarda pas à se ruiner.
Les raisons de l’invention
Le succès du métier Jacquard qui permet de mécaniser la production repose dans le manque crucial de main d’œuvre qui ralentit le développement de l’activité. En effet, la population lyonnaise a chuté: elle n’est que de 102.000 habitants, contre 150.000 à la veille de la Révolution.
Les métiers à tisser déjà existants sont obsolètes et la pénurie de main d’œuvre les rend difficilement utilisables.
Inspirations de Jacquard
Si Jacquard est incontestablement le grand «rénovateur» des métiers à tisser, il a, pour autant, largement puisé dans les innovations techniques du XVIIIème siècle. Il exploite les recherches réalisées avant lui et en crée une habile combinaison :
- Basile Bouchon avait mis au point un métier à aiguilles en 1725,
- amélioré une première fois par Jean-Baptiste Falcon qui y avait adjoint un système de cartes perforées,
- Jacques Vaucanson crée le mécanisme à cylindre automatique : Jacquard remplace le cylindre Vaucanson par un parallépipède placé sur un chariot porte-cylindre. Mais la conception est laborieuse.
Jacquard reprend l’ensemble des innovations de ces 3 prédécesseurs (aiguilles, carton, cylindre) pour les associer «dans un tout homogène.»
Qu’est-ce que c’est ?… un métier à tisser Jacquard
Le métier à tisser à mécanique Jacquard, dit métier Jacquard, est mis au point en 1801. Il consiste en deux parties :
- le métier à tisser à bras, qui sert à produire les tissus comportant un décor (dits façonnés),
- la mécanique Jacquard proprement dite, qui le surmonte.
Il en résulte un métier à tisser semi-automatique, qui commande l’ensemble des fils – via 600 à 800 crochets – et les sélectionne à l’aide d’un programme inscrit sur les cartes perforées, pour créer des motifs variés et compliqués. Son principal atout est d’être manipulable par un seul homme et non plusieurs, comme sur un métier traditionnel.
Comment ça marche ?… bistanclaque pan !
En parler lyonnais, on surnomme cette machine bistanclaque-pan, onomatopée figurant la suite de sons qu’elle émet dans l’action :
- bis :on appuie du pied sur la pédale. Cela relève une moitié des fils de chaîne ;
- tan : le battant se repousse ;
- claque :la navette (ou la canette) passe et bute au bord ;
- pan :le battant frappe la dernière trame.
Pour mettre en action le métier, le tisserand s’installe sur une banquette face au métier. Plus qu’une banquette, il s’agit d’un appui incliné à 45° et destiné à accroître la force des jambes, qui enfoncent les pédales en entraînant le levage des fils. Autrement dit, ce métier dit “à bras” nécessite un effort plus intense des jambes : la pression est de 20 g par fil, sachant qu’il peut y avoir jusqu’à 6.000 fils !
D’autre part, ce métier se distingue par sa hauteur. En raison du coffre dans lequel se loge la mécanique, le métier atteint les 4 mètres.
La soie: du Vieux Lyon à la Croix Rousse
De même que les technologies peuvent radicalement transformer les villes en un laps de temps court, de nouvelles typologies d’immeubles peuvent émerger pour répondre à un besoin.
C’est ce qui se passa à Lyon en raison du métier à tisser Jacquard. On vit émerger un nouveau type d’immeuble: l’immeuble Canut*. Mais ce dernier ne pouvait pas trouver de place dans le quartier historique de la soie: le Vieux Lyon. Ce dernier était déjà saturé. Il fallait donc déménager. L’espace qui est alors envisagé: ce sont les pentes de la Croix-Rousse. Or ces dernières sont occupées par les monastères construits là bien des siècles plus tôt. Ces bâtiments étaient dans l’ensemble inoccupés car la Révolution avait chassé les religieux. Les ensembles furent donc démolis et de vastes terrains désormais libres furent lotis en grands immeubles, hauts de plafond, propres à accueillir les métiers à tisser Jacquard. Et c’est ainsi que les Canuts s’installèrent et que la Croix-Rousse devint la colline qui travaille.
L’Immeuble Canut
Modestes, les propriétaires de ces immeubles recherchent avant tout les économies. L’immeuble Canut est d’une sobriété et d’une régularité très impressionnante pour l’époque. Il est construit avec la pierre de Couzon. Le dépouillement traduit surtout la volonté de rentabilité et d’économies inhérentes à des constructions à usage industriel. Même si ce sont aussi des logements, en ce sens que l’immeuble abrite aussi les employés.
Les fenêtres sont toutes identiques et disposées à intervalles réguliers, pour garantir une luminosité intérieure uniforme favorisant un travail de qualité. Pour les mêmes raisons, les ouvertures seront les plus grandes possibles. Mais le problème de ces grandes fenêtres est qu’elle laisse trop passer le soleil, or ce dernier abîme les fils. Donc des papiers opaques étaient installés sur les fenêtres qui, de plus, étaient rarement ouvertes. Les ateliers peu aérés et les particules d’étoffe en suspension provoquaient de graves problèmes de santé aux tisseurs : aux yeux et aux poumons notamment.
Les plafonds sont hauts, de 4m, de manière à loger les 3,90mètres des métiers Jacquard,. Les plafonds sont à la française, disposition permettant un calage facile des métiers, éliminant ainsi vibrations et oscillations. Tous les étages sont donc identiques, contribuant à la régularité de l’ensemble.
Ces immeubles, outre des appartements ateliers, comprennent un rez-de-chaussée habituellement destiné aux commerces de proximité, souvent alimentaires.
L’industrie de la soie a donc été particulièrement importante pour Lyon, et d’ailleurs elle figure aujourd’hui sur le blason de la Ville.
* Fabrique ou Grande Fabrique: surnom donné à l’industrie de la soie à Lyon.
*Canut: surnom des travailleurs de la soie à Lyon.
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