La Place des Jacobins est l'une des plus belles places de Lyon. Pour un Team Building, en Presqu'île, elle dévoile pendant votre enquête, bien des mystères. Zoom sur une petite pépite...
Mais où est-elle exactement?
Allez jusqu’au 2ème arrondissement de Lyon. Lorsque vous vous trouvez place Bellecour, sur la Presqu’île, partez en direction du Nord par l’une des rues du milieu. Donc ni vers le Rhône, ni vers la Saône. Et au bout de seulement quelques minutes boom vous voici place des Jacobins en plein cœur du périmètre Unesco.
Et pour ceux et celles qui ont du mal à se repérer, vous trouverez un plan ci-contre!
Quelle est son histoire?
Les Romains occupèrent tout d’abord l’emplacement de la place des Jacobins. En effet, lors de divers chantiers, on a découvert des vestiges romains et des mosaïques dans le sol.
Le monastère des Jacobins
La Place des Jacobins porte le nom du monastère qui se trouvait là du Moyen-âge à 1808, date à laquelle le couvent des Jacobins fut détruit en 1808.
Elle doit donc son nom aux religieux Jacobins. On les appelait aussi Frères prêcheurs et appartenaient à l’ordre de Saint-Dominique. Dominique de Guzmán crée cet ordre catholique à Toulouse en 1215. Le couvent lyonnais apparaît très vite: entre 1218 et 1230. Comme nous pouvons le voir sur le plan ci-dessous, les moines occupaient un bâtiment au sud de la place actuelle qui, elle, abritait leur jardin.
L’église des Jacobins
Construction
La construction de l’église date de 1243. En 1252, Mgr Falavelli, évêque de Sisteron, y disait la première messe. Mais en 1450, elle est reconstruite ou réaménagée, les documents sont peu clairs sur le sujet. L’église devient imposante, comme on peut le voir sur la gravure ci-contre.
L’église était longue, étroite, avec des bas-côtés. Le style gothique dominait. Le chœur des religieux était séparé de la nef par une clôture de colonnettes en marbres variés. À l’entrée du chœur, s’élevaient deux grandes et belles colonnes de marbre blanc veiné, venues de Gênes.
Des Italiens très présents
L’église des Jacobins semble construite en 1450. Peu après, elle devient le fief des grandes familles florentines, marchands-banquiers installés à Lyon: les Panciatichi, les Orlandini, les Gadagne… qui se font aménager de véritables chapelles à la mode italienne. Le faste de ces chapelles est encore partiellement visible grâce à l’arc d’entrée de la chapelle construite par Thomas Ier de Gadagne aujourd’hui remployé comme porche d’entrée d’un immeuble au 8, rue Sully (6e arr.). Vous pouvez le voir sur la photo ci-contre.
Les confréries utilisaient les autres chapelles, notamment les batteurs et tireurs d’or, les Chirurgiens, la Compagnie des Indes, les Notaires, les Canonniers. Au total, ce sont près d’une trentaine de confréries qui avaient là une chapelle.
Evénements marquants
Quelques grands événements eurent, en effet, lieu dans cette église:
- le 7 août 1316, Jean XXII fut élevé au souverain Pontificat.
- Humbert II de la Tour, dernier dauphin de Viennois, fit, le 16 juillet 1348, la donation de ses États du Dauphiné à Charles de France, duc de Normandie, fils du roi Jean.
- En 1495, Charles VIII et la reine son épouse logèrent dans ce monastère. En 1507, le cardinal d’Amboise y donna le chapeau à René de Prie, évêque de Bayeux ; Louis XII assistait à la cérémonie
- le 29 avril 1713, le pape Pie V fut canonisé dans cette église.
La création de la place publique
En 1556, par lettres patentes, le roi Henri II récupère le jardin situé au nord de l’église des Jacobins. Elle aura désormais vocation de place publique pour les marchés. Comme il est visible sur le plan ci-dessus, la place est alors de forme triangulaire et close de murs. De plus, elle se situe à l’aboutissement d’une des artères principales de la ville médiévale: la rue Mercière.
Le baron des Adrets réside dans le couvent après la prise de Lyon en 1562. Il fait percer la rue Saint-Dominique (actuelle rue Emile Zola) pour relier plus facilement le champ de manœuvre, à savoir l’actuelle place Bellecour.
Au cours du XVI° siècle, on abat les murs de l’ancien jardin du monastère. On érige au centre de la place un obélisque pyramidal exécuté par Philippe Lalyame. Riverain de la place, Horace Cardon fait reconstruire à ses frais le puits de ce qui s’appelle alors la place Confort du nom d’une chapelle dédiée à Notre-Dame de Confort.
Rabelais, dans Pantagruel évoque les « bavards de Confort ». C’est une référence aux « fainéants qui s’assemblent sur la place Notre-Dame de Confort, à Lyon, pour y débiter des sornettes, qu’autrefois, on nommait baves ».
La destruction du monastère
En 1794, à la période révolutionnaire, l’ordre des Jacobins est dissout. Leurs bâtiments sont laissés à l’abandon. Les chapelles et tombeaux des grandes familles florentines disparaissent. La destruction de l’église débute en 1817 et s’achève en 1822 afin de dégager la perspective de la cour de la préfecture et des pavillons d’entrée sur la place. La place prend alors le nom de Place de la Fraternité.
Les bâtiments du couvent, quant à eux, disparaissent définitivement en 1859.
Le remaniement de la place du XIX° siècle à aujourd’hui
Ensuite, sous Louis Philippe, l’ancien bâtiment des Jacobins (au sud de la place) accueille la préfecture du Rhône. Le place de la Fraternité devient la place de la Préfecture.
Dans le cadre des travaux de réaménagement de la Presqu’île par Vaïsse, la place est totalement recomposée. Nous sommes sous Napoléon III. Une nouvelle rue, la rue de l’Impératrice (aujourd’hui rue Edouard Herriot), est ouverte entre la place des Terreaux et la place Bellecour. La place, également renommée place de l’Impératrice, prend alors sa forme actuelle. Surtout, on construit de nouveaux immeubles XIX° sur les côtés est, sud et nord.
Enfin, la Place prend le nom de place des Jacobins en février 1871, après la chute du Second Empire.
Son réaménagement
Entièrement réaménagée entre 2011 et 2013, la Place des Jacobins est aujourd’hui un espace ouvert, agréable à vivre, plus végétalisé. Elle laisse la part belle aux piétons, à la flânerie, tout en mettant mieux en valeur sa magnifique fontaine, restaurée à la même période.
Cette réhabilitation a permis de réduire l’afflux automobile et de laisser davantage de place aux piétons. Les stationnement encombraient la partie centrale. Ils ont aujourd’hui disparu.
Enquêtez sur la Place des Jacobins
Et si vous programmiez votre Team Building sur la Presqu’île? Au cours de notre speed quest Coeur de Presqu’île, enquêtez autour de la Place des Jacobins et d’autres lieux incontournables, pour retrouver un ancien manuscrit et révéler l’âme de Lyon!
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